Salammbô
Tanit à son zénith s’élève couronnée d’étoile
La nuit étend son linceul moiré sur la terre.
Pas un bruit ne vient troubler l’atmosphère,
Pas une seule ombre ne se glisse sous le voile.
Salammbô, les bras en croix, prie la déesse,
Psalmodiant sa litanie en vers impudiques,
Qu’elle égraine comme des notes de musique,
Et qui s’envolent comme l’écho de nuit d’ivresse.
La lune est pleine comme un ventre rond
Portant l’enfant contre son sein, elle veille !
La prêtresse lui fait l’offrande de son giron
Sous la pâleur de la nuit qui s’ensommeille.
Salammbô, les yeux ouvert sur l’astre divin,
Accomplit le rituel à Tanit l’intemporelle !
Se donnant corps et âme à la nuit de Samain,
Pour retrouver le goût du pêché originel.
Sarabande qui l’ensorcelle, la danse l’appelle
La divine se pare de mystère et se fait sensuelle.
Les étoiles pour seules complices, elle s’enfièvre
Vers le firmament, parée d’un sourire aux lèvres !
Salammbô, s’abandonne à la transe irréelle
Bien plus qu’une femme elle devient Elle.
Tanit, éclairant la nuit, se délecte de la danse
A jamais Salamnbô gardera son cœur immense.
V.P.