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Rivendell
17 avril 2008

Clepsydre de Fée...

295071

Ecrire des histoire de Fées qui pâlissent dans leur sous bois, les ailes à demi voilées de brume, écorchées par les revers qui s'empilent à n'en plus finir, en tour de Pise en château de carte écroulé, voilà ce que mes mots disent en boucle, en spirale et en volute de pensées fatales !
Et pourtant, je ne suis pas que cela ! Femme avant toute chose, avant toute créature inconsistante, je suis !
Je suis faite d'émotion, sensibilité à fleur de peau, ça palpite en dedans et pas à demi mot…
Quand je donne, je le fais avec toute la générosité dont il est possible de faire, jusqu'à me perdre parfois ! Après tout qu'importe puisque je n'ai jamais su faire autrement que de donner sans compter ! Cela s'apprend t-il ? J'aimerais pouvoir retenir ce don de soi, qui brise mes fils au moindre souffle de vent, mais je ne puis être que ce que je suis vraiment. On est ce que l'on est un point c'est tout !
Je n'ai jamais appris à voler correctement ! Je vole toujours en état d'ivresse, celle des sens évidemment ! Alors, je plane, un coup très haut, un coup à terre ! Que faire de ces ailes qui n'en font qu'à leur tête… A l'envers ?
Les Fées, c'est comme les flocons de neige. Elles fascinent par leurs cristaux lumineux, mais quand on les touche, elles fondent et puis s'évaporent dans l'oubli.

J'aurais bien voulu être un Troll ! Poilu et baveux, un de ces êtres immondes que l'on respecte pourtant ! Devenir abjecte ! Péter et roter à la face du monde sans complexes ! Peut être aurais-je moins mal aujourd'hui si j'avais oublié d'avoir un cœur ? Vas savoir, comment tournerait mon monde avec des « si » !
La gueule pourfendue d'un sourire ignoble, j'aurais peut être pu croquer la vie à pleines dents, fussent-elles pourries ! J'aurais peut être su étreindre de mes mains griffues des cœurs pour les briser, des gorges pour les nouer ! Vas savoir, avec des « si » on fait tant de choses !

Mais voilà, la vie a voulue que Féerie m'ensorcelle … Il était une fois moi… Rien que moi, avec mes rêves, mes espoirs et ce besoin irrésistible de plonger dans ce monde où le soleil brille à chaque instant. Lumière, même en hiver, les yeux grands ouverts sur la face cachée de la Lune. Pierrot, m'entends-tu parfois quand mon chant s'élève en mots de brume ? Mes histoires ne sont que des métaphores sensorielles, arrachées au creux de mon âme quand elle crève… J'ai les pieds sur terre et l'esprit en l'air, je vois le monde au travers d'une boule de cristal… Magie ancestrale ! Serait-il possible de changer la donne, de remonter le temps et refaire le parcours en gommant les erreurs ?
En mots « oui », seulement en mots, car les actes se gravent à jamais à l'éternité… La vie, n'est pas un Conte, loin s'en faut, n'en déplaise aux Fées ! Elle est faite de petits bouts de rien du tout, d'instants fragiles superposés au fil du temps. Et ça même en Brocéliande on n'y pourra rien changer : ainsi soit-il et vogue la nef au grès du vent… Salé ? Peut être bien puisque sur la langue le sel de la vie laisse toujours sa trace, même en état d'urgence !

J'aurais pu être un Ent, les racines plongées dans la mousse des sous bois, les cheveux mêlés de lianes et la peau noueuse. J'aurais vécu des millénaires sans m'en faire, en regardant passer les oiseaux. J'aurais suspendu ma vie en contemplant les saisons. Un printemps pour croire qu'un jour le chêne prendra la route vers les monts verdoyants. Un été pour puiser à la chaleur du soleil, tous les rêves en croyant que forcément ils prennent vie quand on les désire de toute son âme. Un automne pour aimer dans la flamboyance de ces couleurs en nulles autres pareilles. Un hiver pour enfin toucher la grâce de la sagesse éternelle.

Sachez pourtant que sous la membrane fine des ailes que je m'invente, je ne suis que Femme, mortelle mais encore vivante de toutes mes espérances. Quand bien même le flot me ravage je m'accroche encore à mon petit radeau d'infortune, en veillant à garder la tête hors des eaux tumultueuses. C'est pas toujours facile de suivre son chemin quand on a presque rien à serrer contre son cœur pour se réchauffer, mais il y toujours une petite étincelle quelque part, qui attend que la brise l'enflamme pour faire naître un grand feu de joie… Alors j'attends patiemment qu'il m'éclaire à nouveau et me conduise, pourquoi pas, jusqu'en Féerie !
Oui, je sais j'insiste, mais à choisir autant choisir le beau ! C'est là bas que je veux vivre, sous la voûte étoilée dans le chant des oiseaux. Boire la rosée à la source d'Amour, croire que tous les matins verront se lever le plus beau des soleil que Gaïa ait vu naître. Mêler mon âme à celle de celui qui déposera son cœur au creux de ma main tendue, sans souffrir de la peur que d'un geste je puisse l'empêcher de battre près du mien.

Cadeau de Fée, sera sans doute le dernier, car Femme, je n'en doute plus, je serai….

V.P.

Texte protégé : sceau1ak

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Commentaires
M
je suis conquise, je vous remercie pour ces délicieus poeme merci beaucoup mon coeur s'envole
Rivendell
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