Ressac...
Ressac…
L’amer m’a balancé las !
Je me dérive en bulles d’écume de rage,
Sous les embruns qui me dévisagent, j’orage !
Les vagues à l’âme de fond s’étirent
Je perd la saison, la direction !
Le Nord en ligne de mire,
La grève me happe,
Et je bascule
Dans l’Ô !
Remous…
Je perds pieds de mes rimes !
Je rame à contre courant d’air marin,
Méduse et ange à la fois, c’est encore moi !
L’amarrer à mon radeau serait folie d’eau douce,
Qu’importe, si je m’exporte à l’envers,
Je hisse haut la voile, larguée !
Je vise le vent salé,
La galère !
Récif…
J’ai brisée ma coque de noix !
Le cœur s’étiole quand l’escampette,
S’enivre de lointain, d’il et de mer de corail !
Je vogue à flots, barrant mon corps d’étoile de mer,
Au diable vert, je noie mes désespoirs !
L’Atlantide, me submerge,
Je coule dans l’abysse !
Roulis…
Ma barre s’est barrée !
Bousculée au flot violent du mascaret,
J’atteins la côte en pleine face, sur les galets !
Soleil ! L’eau salée m’émerveille d’azur miroitant,
L’amer est vidé de tout son sang !
Nager et revivre encore,
Pour mille ans !
Valérie Pes