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Rivendell
6 avril 2008

Dérive

 

1490757382

Lande éperdue, vallonnée de milliers de grains de peau, transparente sous la caresse du vent d'automne. Au loin le ciel résonne au levé d'un nouveau jour qui prend vie.
Alors pourquoi cette gorge qui se noue d'écume, quand les yeux levés elle contemple la lune qui s'endort à l'horizon bleuté ?
Petite créature des ombres, cachée sous les frondaisons, elle espère chaque nouveau jour du monde, un avenir où les nuits n'existeraient plus. Les ailes moirées de rosée, petite fée se raccroche à l'infime battement qui subsiste impertinent sous son sein. La main, légère et gracile se pose sur son ventre, comme si de ce geste anodin elle voulait enfanter l'espoir.
Qui a-t-il donc dans le cœur de Féerie, qui lui fait croire sans cesse à ces possibles inaccessibles ?
Serait-ce un rêve éveillé, de croire aux demains éternels ?

Tant de fois, elle toucha du bout des doigts des instants magiques et intemporels. Hors du temps, elle se cru mille fois immortelle. Rêve d'un idéal qu'elle porte en tatouage dans ses veines, qui la brûle et la consume sans relâche.
Bouillonne le sang, d'une fée quand elle s'abandonne corps et âme ! Dieu, si vous saviez qu'à tant donner elle se perdit dans des méandres que même Fantasy ne lui envia pas !
Pourtant ce matin, elle y croit encore… Futile idée ! L'espoir fut-il si infime, aurait-elle tort de ne s'y arrimer ?

A son dos, deux petites ailes, membranes si peu consistantes qu'on pourrait se demander si elles peuvent encore la faire voler, se mettent à trembler. « Vole ! Vole petite princesse du royaume improbable ! » lui souffle la chanson du vent, qui la pousse de son haleine printanière…
Et si, tout ça était écrit ? Si tout ça avait un sens ? Comprends-tu, toi, la litanie des envies qui se mêlent et s'entrechoquent ? Entends-tu les soupirs qui grondent parfois où l'on n'attend que le silence de l'oubli ?
Elle, vois-tu, elle est tous sens en éveil, sans retenue. Elle donne tout, jusqu'à en crever exsangue, à genou ! Elle le refera encore si le destin lui ôte encore ce peu qui la rempli plus que tout. Alors elle regarde le soleil, ce gros ballon de feu qui s'élève impudique jusqu'au ciel brillant sans vergogne de tout son brasier.
Elle se réchauffe le cœur, la peau et l'âme plus encore…

Imperceptibles vibrations qui de son corps prennent aisance, s'enflant tel l'écho du bourdon prennent leur essor à plein cœur ! Aimer, elle en rêve encore, car à jamais son âme est faite pour voler. D'un coup d'ailes, suspendue en apesanteur, la voilà qui s'élance à travers l'éther de cet air de liberté qu'elle respire à plein nez.
Fourmillent les envies cachées sous l'épiderme ! Petits frissons exquis qui la transposent en pays magique, la voilà qui s'affole, étreignant son cœur comme posé dans un écrin de velours pourpre et doré.
Chantent les refrains mille fois fredonnés ! En de nouveaux accords, de belles envolées crescendo, toujours plus haut jusqu'à l'enivrer, la sublimer. Ode cristalline, pareille aux mélopées d'une lyre, la musique l'embrase tant et plus.

La petite fée resurgie à la vie, phoenix d'une aube encore naissante mais prometteuse, elle gage que demain fera fi des rêveries sans lendemain et verra enfin s'accomplir le seul vœu qu'elle se fit : poser une à une les brindilles indestructibles de son nid !
Entendant sa prière il n'est besoin que d'un seul dieu pour exaucer ce mystère. Sortant de son repaire aquatique, l'esprit de l'eau vêtu de brume en multitudes de perles scintillantes, fit surface sans ciller. De son souffle magique insufflât le renouveau avant de s'en retourner dans les profondeurs de la source sacrée.

Pas une feuille ne bougeât, pas un oiseau ne changeât sa trille, le soleil continuât sa course vers le zénith, seule la fée perçue l'imperceptible, ce tout petit rien qui lui laissât penser que le destin allait peut être changer….
Ouvrant ses bras, elle se donna encore. L'aurait-il entendu, celui qui d'un regard l'avait peut être reconnue ? Ce pouvait-il enfin que cela soit vraiment la fin de tous ces tourments inutiles, de toutes ces espérances vaines ?
Voyait-elle pour la première fois la vérité, dans le cœur de celui qu'elle percevait en filigrane dans ces rêves les plus secrets ?
Son cœur, c'était mit en chamade et elle n'avait pas le pouvoir de le brider. En avait-elle seulement envie ? Croire, était son idéal et confiante en demain elle se laissât apprivoiser.

Aujourd'hui, elle dépose ses ailes au pied du grand chêne, car plus besoin d'elles pour voler.
Au fond elle sait peut être que l'amour ne vaut d'être vécu que s'il se construit petit à petit. Elle fuit le feu passionnel, qui brûle et consume et vous laisse à terre désarmé et calciné….
Droite et fidèle à elle-même, elle se retrouve telle qu'elle est en dedans. Petit être de peu de chose, qui ose et qui parfois s'impose, elle fait offrande de son âme à celui qui saura lui rendre l'en vie.

Toi qui la frôle, aime-la sans retenue car de toi plus qu'en nul autre, elle espère quelque chose de vrai, de doux et sincère qui durerait le temps des fées, l'éternité !
On ne devrait jamais souffrir d'aimer, puisque aimer vraiment est un cadeau précieux qui ne s'accorde que rarement. Blessée, elle le fut trop de fois, ne lui inflige pas plus qu'elle ne peut encore supporter. Son cœur s'est fragilisé au fil des revers, elle a besoin d'être rassurée quand les doutes l'assaillent et qu'elle s'écorche de vilaines pensées. Tant de fois elle voulut fuir, changer son âme en cailloux, ne plus souffrir et s'oublier dans le néant minéral. Il suffirait de peu, pour qu'enfin elle renonce à cette folie, car au fond d'elle c'est de vibrations qu'elle se nourrit.
A tes pieds, elle dépose les armes laissant le flots de ses veines t'inonder. Si tu crois, qu'elle est vraiment celle qui saurait t'apporter la grâce d'un amour éternel, dis lui que tu l'aimes….
La vie est faite d'espoir, de rencontres et de choix, aurions nous tort de renoncer à emprunter les chemins qui nous semblent être ceux du bonheur ?
Elle y croit, tu sais…. Simplement au nom de l'Amour !

 

V.P.

Texte protégé :sceau1ak

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