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Rivendell

9 avril 2022

Anathème

Le Nain XVII-ème siècle Le Christ enfant méditant sur la Crucifixion

Le Nain ( XVIIème siécle)Le Christ enfant méditant sur la Crucifixion

 

Un jour,
Tomberont les assassins d'innocence,
Qui murent les enfants dans le silence.
Ces criminels, qui ce jour se sentent forts,
Seront guillotinés, sans nuls remords.

Un jour,
Se lèveront les victimes fragiles,
Echappées de ces mains habiles.
Les enfants, au sourire disparu,
Exprimeront tout ce qu'ils ont tus.

Ils n'entendront jamais plus,
L'histoire du petit poisson
Qui frétille dans les bulles de savons,
En glissant entre des doigts crochus.

Envolée, la scéne du grand dinausore,
Qui alonge son cou, jusqu'à leur bouche,
Ce coquin, qui veut qu'on le touche,
Afin de livrer son précieux trésor.

Le temps du silence est dévolu,
Les enfants un jour grandissent
Et les mots deviennent des couteaux,
Qui brisent les chaînes de leur bourreaux.

Un jour,
Tomberont les assassins d'innocence,
Qui murent les enfants dans le silence.
Ces criminels, qui ce jour se sentent forts,
Seront guillotinés, sans nuls remords.

Un jour,
Se lèveront les victimes fragiles,
Echappées de ces mains habiles.
Les enfants, au sourire disparu,
S'exprimeront de tout ce qu'ils ont tus.

Valérie Pes

 Texte sous copyrigthSceau1

 

 

 

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24 octobre 2014

Non point

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Non point, oserais croire en ce rêve effleuré,
A jamais envolé
A jamais passé de l'autre côté du miroir des illusions.
Fusse-t-il tendre à ma mémoire,
Qu'il palpite encore si fort parfois,
Que d'un revers de cœur, je brise son écho !

Non point, oserais caresser cet espoir fou,
A tout jamais gravé
A tout jamais mêlé au sang de mon âme.
Fusse-t-il moins insensé qu'alors,
Qu'il vienne encore me nourrir,
Que ma raison me souffle l'abandon !

Non point, oserais rêver de cette éternité,
A jamais en moi scellée
A jamais si fragile et si forte à la fois,
Fusse-t-elle si présente en moi,
Qu'elle vienne murmurer encore
Que les rêves se réalisent parfois !

Non point, oserais laisser frémir mon cœur,
A jamais vide de nous,
A jamais si rempli de ta douceur,
Fusse-t-il éperdument à toi
Qu'il cru un jour cesser de battre,
Que la peine lui fit glacer la grâce !

Il est des histoires
Qui jamais ne s’effacent,
Qui de leurs souvenirs
Nourrissent les jours sombres.
Ainsi, sont les ailes du vent,
Qui émerveillent au fil du temps.
Si un seul vœu puisse être accordé,
Non point n'oserai le formuler.
C'est la Lune qui gardera secret,
Ce que mon âme pleure en silence !

 

Valérie Pes

 

Texte sous copyrigth Sceau1

 

 

 

3 avril 2014

Ode aux Cons

anonyme

 

Gloire aux cons, qui par monts et par vaux sèment les graines de l'ennui !
Tristes cons qui de leur suffisance oublient qu'un simple élan du cœur
suffit bien souvent à tuer la peine qu'ils distillent sans même en tirer bonheur !
Ô cons, que nos vies seraient simples sans vos manies à engendrer soucis !

Gloire aux cons, qui du haut de leur ignorance brillent par leur absence d’élégance !
Cons ou connes aucune différence quand il s'agit de paroles qui n'ont de consistance
Que celui de pets dans l'eau , tels ces vents mauvais qui nous font alors suffoquer !
Ô cons, si vous n'existiez point, serions alors certains de toujours vivre en paix !

Gloire aux cons, qui se pavanent fièrement en croyant détenir l'ultime vérité !
Cons-coqs, tant vont leurs crucheries à l'eau qu'elles nous lassent et nous écœurent.
A tous ces Artaban, ces paons emplumés je lève mon verbe haut le cœur !
Ô cons, damnés soit vos atours, de grâce cessez vos sentiments déguisés !

Gloire aux cons, aux connes etc... Car ici bas, il n'en manque pas !
Qu'il soit cet autre ou moi parfois, jamais con n'a conscience d'exister,
Faut-il alors les plaindre ou leur pardonner ? Hélas, je ne sais pas !
La morale de cette histoire, et qu'en tout con sommeille un soi-même qui s'ignore !

Valérie Pes
Texte sous copyright 

Sceau1

25 décembre 2013

Les petits cailloux

 

 

pierres

Dans ma poche, s'entrechoquent des petits cailloux.
Blancs de souvenirs sucrés, de plaisirs décomptés.
Des petits cailloux qui marquent mes contes-temps.
Chauds et ronds au tempo de mes murmures...

Dans ma poches, s'entrechoquent des petits cailloux.
Noirs d'oublis et de déchirures, glacés et fracturés.
Des petits cailloux qui ponctuent mes états-larmes.
Froids et piquants au rythme de mes silences...

Dans ma poche s'entrechoquent des petits cailloux.
Arc-en-ciel d'Emerveille, kaléidoscope temporel.
Des petits cailloux qui ravivent mes instants-précieux.
Brulants comme la glace et le feu de mes veines.

Dans ma poche s'entrechoquent des petits cailloux.
Que je chéris un à un, pour ce qu'ils représentent.
Des petits cailloux, petits bonheurs ou bien chagrins.
Puisqu'ils ont fait de moi ce que je suis, ce jour d'hui.

 

Valérie PES

Texte sous copyright Sceau1

 

19 décembre 2013

Mourir à la maison

fin de vie

 

 Avant d'entamer la lecture, il convient de savoir que j'ai écrit ce texte pour apporter mon témoignage sur cette "parenthèse" de fin de vie vers laquelle nous allons tous... 

 

 

Le choix d'accompagner une personne en fin de vie est un choix personnel. La décision ne peut être qu'une conviction intime, un ultime acte d'amour envers la personne qui s'en va.

C'est le choix que j'ai fait, lorsque la maladie de mon père s'est imposée et qu'il n'y avait aucun espoir de guérison possible.

 

En premier lieu, il convient de prendre en considération que cette situation demandera beaucoup d'énergie et de courage. Des questions viennent inévitablement à l'esprit : « serais-je capable d'assumer la réalité en face ? », « vais tenir le coup moralement ? », « ne vais-je pas paniquer dans les moments les plus difficiles ? », « vais-je trouver la force d'aller jusqu'au bout ? », « vais-je obtenir de l'aide extérieure en cas de besoin ? »

Je vais essayer de vous apporter mon témoignage de la façon la plus claire possible. Il s'agit là de mon propre vécu et il serait bon de ne pas en faire une généralité. Ceci n'est pas une recette magique, car chaque histoire étant différente, l'accompagnement d'une personne en fin de vie reste une unique aventure....

 

En décembre 2012, année à marquer d'une pierre blanche parce que j'ai perdu ma mère et ma grand-mère, mon père est rentré d'urgence à l’hôpital pour un ascite volumineux ( liquide dans l'abdomen ). Les médecins ont tout de suite pensés qu'il s'agissait d'un problème alcoolique, car généralement l'ascite survient chez des personnes atteintes de cirrhoses du foie.

Après plusieurs examens qui n'ont révélés aucunes atteintes au niveau du foie, ils ont orientés leurs recherches vers des causes plus rares. L'analyse du liquide a permis de mettre en évidence un carcinome d'origine « indéterminé ». Devant le flou médical total et connaissant les antécédents de mon père, je me suis documenté tant bien que mal. C'est en approfondissant mes recherches du côté de l'amiante que je me suis rendu compte que dans des cas très rares, un patient atteint d'Asbestose ( Maladie de l'Amiante) pouvait développé à terme un cancer du péritoine dit « Mésothèlium Péritonéal » et dont l'ascite était l'une des premières alertes visibles.

Bien évidement, ma petite voix de non initiée a été difficile à faire entendre, mais au final j'avais quand même réussi à les guider sur une piste !!

Après d'autres examens plus approfondis, notamment une biopsie péritonéale sous laparotomie, il s'est avéré qu'il s'agissait effectivement d'un Mésothélium Péritonéal !

 

Mettre un nom sur « l'ennemi » est une une chose, mais comprendre ce que cela implique en est une autre ! Devant la mine gênée du chirurgien qui me prévenait qu'il faudrait avoir du courage, sans pour autant mettre des mots sur ce que je pressentais, c'est encore une fois de plus sur internet que j'ai trouvé les réponses à mes questions !

 

  • Ce type de cancer est très rare

  • Il est le résultat d'une dégénérescence de la maladie de l'Amiante ( « normalement » dans la plupart des cas l'Asbestose induit un Mésothèlium Pleural)

  • Le pronostique vital est de l'ordre de 3 à 4 mois.

  • L'acteur Steve McQueen en est mort.... L'apprendre, me fit de belles jambes !!

  • Aucun traitement n'est efficace...  Une chimiothérapie est parfois tentée ( je pense plus à titre expérimental que thérapeutique ) qu'on appelle HIPEC ou CHIP mais je ne m'étendrais pas sur le procédé car les résultats obtenus ne sont pas très probants ( cela permet de « gagner » 1 ou 2 mois en passant par ce que j'appelle de la torture ! )

     

Une fois le choc du diagnostique passé, il m'a fallut admettre que mon père était en train de vivre les dernières semaines de sa vie et que cet homme qui était une force de la nature allait au final perdre son plus dur combat.

C'est alors qu'on se pose la question «  mourir, certes puisque le choix n'y est pas, mais dans quelles conditions ? »

J'ai toujours été très proche de mon père. Par affinité de caractère et parce qu'il a comblé le manque que j'avais d'avoir une mère « absente ». Au delà de l'épreuve qui s'annonçait, je crois que l'amour que l'on peut avoir pour un parent m'a dicté la conduite à tenir.

 

Accompagner un proche en fin de vie est un véritable acte d'amour. Il demande du courage et des sacrifices, j'en étais consciente et ce fut pour moi une décision facile.

 

La première chose qui fut faite c'est d'organiser le retour à la maison.

  • Adapter l’environnement afin que les soins quotidiens soient le plus facilement gérables, en installant un lit médicalisé. J'avais installé celui de mon père dans la salle de séjour. Ainsi, il pouvait profiter d'une pièce accueillante et lumineuse où il recevait ses amis.

  • Faire appel à une équipe de soins infirmiers et d'aide à la toilette. La mise en place était déjà faite, car mon père souffrait d'Asbestose et était non voyant. Les soins ont donc étaient maintenus et ont évolués en fonction de son état de santé.

  • Mettre en place une aide à domicile. J'ai continué à assumer cette fonction que j'occupais depuis 10 ans, dans le cadre de l'APA. Cette aide est attribuée par le conseil régional, en fonction des besoins de la personne.

  • Installer un dispositif d'alarme/surveillance.

 

Papa n'avait aucune idée de la gravité de sa maladie, en tout cas, je n'ai jamais pu le lui avouer. A quoi bon dire à quelqu'un qu'il n'a plus que trois mois à vivre, quatre tout au plus ? Peut être en parlait-il avec d'autres personnes, en mon absence, mais le sujet de sa fin toute proche ne fut jamais évoquée entre nous. Je pense qu'au fond il savait et qu'il voulait m'épargner...

A sa sortie d'hôpital, il a été content de retrouver sa maison, même si l'idée d'occuper le séjour lui semblait exagéré. Je l'entends encore me dire : « Eh bé Petite, tu a foutu un sacré bazar ici ! ». Entre mon père et moi, il y a toujours eu beaucoup de complicité, nous aimions nous « charrier » et ce n'est pas la maladie qui a changé quoi que ce soit à ce niveau là !

Pendant plusieurs semaines, sont état de santé est resté critique. Il avait du mal à se remettre de l'intervention chirurgicale pour la biopsie. Il ne mangeait pratiquement plus. Petit à petit, il a pourtant réussi à retrouver un peu d'appétit bien que cela n'a pas empêché qu'il perdre inexorablement du poids.

Un mois puis deux ont passés. Il a repris un peu de vitalité. Mes angoisses se sont estompées, mais je me suis toujours refusée à espérer une quelconque guérison même si une partie de moi voulait croire au miracle.

Le troisième mois fut pour moi semé de doutes. Il signifiait l'échéance annoncée, mais mon père semblait aller beaucoup mieux. Il recommençait à faire des projets, il avait réintégrer sa chambre et son lit, il sortait un peu avec des amis, il prévoyait même d'organiser une fête à la maison à l'occasion du feu d'artifice du 16 août. Il tenait à cette fête, car elle offrirait un moment convivial, à une dizaine de personnes « isolées » bénéficiant des sorties CCAS.

Bref, la vie était presque normale.....

 

De mon côté, je guettais les signes du déclin ! Ma crainte étant celle de l'occlusion intestinale qui ne manquerait pas de sceller l'irréversibilité de la maladie. Pour autant, il semblerait qu'elle ne vint jamais ! Petit à petit papa mangeait de moins en moins. Non pas qu'il n'avait pas d'envie, mais plutôt parce que plus rien ne voulait rester dans son estomac.

Les semaines ont passées, qui furent quelques mois volés au néant. Le corps se ralentissait doucement. Le corps fait bien les choses à l'approche de la mort, c'est pourquoi, rien ne fut tenté à ce moment là pour enrayer le processus. L'idée est difficile à accepter, mais admettre qu'on ne gagnera pas le combat permet de garder une certaine forme de sérénité.

 

La mort n'est pas une maladie, puisque chacun de nous emprunte inexorablement le chemin qui mène à elle. Ce qui est douloureux, ce sont ces maladies qui emportent les êtres que l'on aime vers la mort, sans que l'on puisse faire quoi que ce soit pour y remédier. Admettre, fut donc mon leitmotiv quotidien :

  • Admettre l'inacceptable

  • Admettre le déclin

  • Admettre l'impuissance

  • Admettre que les choses ne seraient plus comme avant

  • Admettre et laisser partir.

 

Au 8 ème mois de sa maladie, papa qui était auparavant en sur-poids ne pesait plus 35 kgs. Pourtant, je reconnaissais encore, à travers cet être devenu fragile, le père qu'il était. Jusqu'au bout, il a su faire face avec courage à la maladie qui le rongeait de l'intérieur. Jusqu'au bout, il s'est inquiété pour moi, me disant que je ne prenais pas assez soin de moi, qu'il ne voulait pas être une charge pour moi.... Mais bon sang, il savait que je n'aurais pas su faire autrement que d'être présente à ses côtés !

 

Une nuit, mon téléphone m’avertît que papa avait déclenché l'alarme..... Je suis descendu aussitôt et je l'ai trouvé étendu dans le couloir de sa maison. Il s'était levé, pour aller aux toilettes, mais son état de faiblesse l'avait empêché de faire un pas de plus.

C'est la dernière fois que mon père s'est levé....

Cette nuit là, j'ai veillé jusqu'au matin. Je me suis installée chez lui je ne suis pas retourné travailler jusqu'à sa fin.

Le lendemain matin, j'ai à nouveau commandé un lit médicalisé et j'ai réorganisé la salle de séjour en mini « hôpital ».... La vilaine histoire reprenait son cours là où elle s'était interrompue !

La seule priorité qui restait était celle de la prise en charge de la douleur. Dans les jours qui ont suivis, avec l'aide du SSIAD, nous mîmes en place les soins palliatifs à domicile, en faisant intervenir une équipe mobile des hôpitaux de Marseille. Je pu alors bénéficier d'une écoute téléphonique 24h/24h. Je pouvais appeler à tout moment, que cela soit pour déterminer ma conduite selon les urgences médicales rencontrées ou simplement pour parler si j'en éprouvais le besoin.

 

Le dernier mois de sa vie a été le plus difficile. Mon père qui autrefois était très actif passait ses journées alité. Se lever pour aller aux toilettes ( une chaise percée à côté du lit ) était sa seule façon d'en sortir. La douleur était devenu son quotidien. Les antalgiques les plus costauds ne faisant plus effet, on le mis sous morphine. Malgré les patchs, dont la dose ne cessa d'augmenter, j'étais obligée de lui administrer des doses complémentaires en cas de pic de douleur.

Ma plus grande crainte était de savoir si j'allais pouvoir « assurer » jusqu'au bout ?

Aujourd'hui, maintenant que l'orage dévastateur de la maladie est passé, malgré les moments de doute et de solitude, malgré ce face à face morbide avec l'insidieuse, je peux affirmer que j'ai eu la force de tout supporter !

Comment suis-je arrivé à ne pas flancher devant la douleur de mon père ?

Comment suis-je arrivé à mettre ma vie entre parenthèse ?

Comment suis-je arrivé à lui donner chaque jour l'illusion que l'espoir revenait chaque matin, alors que moi-même je n'y croyais déjà plus ?

Une seule réponse s'impose à moi : L' Amour !

 

J'ai dit un jour : « C'est avec le cœur, qu'on parvient à briser l'impossible ! » ! Plus que jamais, ces quelques mots résonnent en moi comme une évidence ! Chaque instant de ce long voyage vers la fin de mon père, fut pour moi chargé de tendresse.

Je n'oublierai jamais les dernières heures de cette nuit interminable, où j'étais consciente qu'il ne serait plus là au petit matin. Sa main dans la mienne, pour le rassurer, mes mots pour l'apaiser mais aussi son regard immense qui semblait me dire « laisse moi partir ! ». Entre la douleur et l'inconscience d'où il émergeait parfois, il me disait sa peur... Cette peur que je ressentais moi aussi, mais dont je ne voulais pas être la complice. Dans mon cœur la déchirure qui me brûlait aurait dû me faire perdre la raison, mais étrangement c'est elle qui me donna la force de lui dire qu'il ne devait pas avoir peur, que tout irait bien, que j'étais là tout simplement. Il me regardait sans me voir, ses yeux l'avaient plongés dans le noir quelques mois auparavant, mais je savais qu'il me voyait, je savais qu'il était conscient de ma présence, qu'il percevait mon désarroi et cette fatigue contre laquelle je luttais depuis 24h. Ces derniers mots furent ceux qu'il me disait lorsque j'étais enfant : « vas te coucher petite, il est tard ! » …

Si tard oui !! ...

Si fatiguée aussi, que mes paupières brulaient de ne pouvoir se fermer, sachant que le soleil se lèverait sans lui....

Je me suis assoupie …

J'ai cru que quelques secondes s'étaient écoulées …

Deux heures avaient passées, deux heures où je dormais d'un sommeil de plomb sans rêve.

Dès l'instant où j'ai ouvert les yeux je savais que mon père s'en était allé...

Avant de pénétrer dans le salon, je me suis arrêté quelques secondes pour écouter le silence que seul le ronron du compresseur à oxygène venait troubler. Je me suis dis « Nous y voilà » et je suis rentré dans cette pièce aux allures d'hopital.

Lorsque je me suis penché sur lui, je lui ai simplement fermé les yeux en murmurant «  plus de souffrance, plus de crainte, adieu mon papa, je t'aimais »

 

Le vide à pris la place à cette tourmente. De 2013, je n'ai vu passer aucune saison, même l'été, surtout l'été m'a fait défaut, mais au bout du compte, je n'ai rien perdu car chaque seconde que l'on donne par amour est une seconde que l'on rajoute au livre d'or de son cœur.

 

 

 

Quelques liens utiles :

 

Amarape => http://www.amarape.com/tumeurs_malignes_primitive_du_peritoine_page2.html

SSIAD => http://annuaire.action-sociale.org/?cat=service-de-soins-infirmiers-a-domicile--s-s-i-a-d--354

Equipe mobile de Soins Palliatifs à Domicile => http://www.sfap.org/klsfaprep_search

Services à la personnes => http://www.servicesalapersonne.gouv.fr/repertoire-national-des-organismes-(1701).cml

 

 

 

 

 

 

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25 octobre 2013

Sonnet pour une âme enfuie

AragornArwen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand votre visage aura perdu sa jeunesse,
Assis devant l'album de vos souvenirs d'ivresse,
Direz, tremblant à mes tendres caresses d’antan
« Valérie, me gardait jadis en son cœur amant. »

Lors, vous serez seul en compagnie de votre cœur,
Déjà, votre peine vous contera vos erreurs,
Qui au murmure de mon nom fera perler vos yeux
Comme en ces temps où nous étions amoureux.

Morte, je serais déjà aux cieux éternels
Conversant avec les anges intemporels,
Vous serez au fauteuil, vieux et solitaire.

Regrettant de n'avoir su garder en la votre ma main
Vivez, si vous m'entendez, ce jour d'hui point demain
Cueillez dès aujourd'hui la rose de mon cœur épris.

Valérie Pes

 

Inspiré par "Sonnets pour Hélène" de Ronsard

Texte sous copyright  

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4 septembre 2013

Papa tu exagères !

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Photo personnelle mon papa et moi... Il y a longtemps !

 

Et voilà ! Nous sommes là encore une fois.

Une fois de trop sans doute, mais tous réunis autour de toi.

Tu aimes les réunions de famille, alors je crois qu'aujourd'hui ça te fait plaisir aussi.

Mais papa, tu exagères !!

Qui chantera tes chansons ? Celle que tu inventais sans jamais les écrire et dont pourtant chaque parole restait gravée dans ta mémoire ?? Ne compte pas sur moi, je ne sais pas faire aussi bien que toi!!!

C'est peut être la seule chose que tu ne m'as pas enseigné ! Va savoir ?...

Et puis, Qui nous dira que le temps tourne à la pluie ? Je ne sais pas lire dans le chant des grenouilles, ni dans la direction que prennent les nuages! De toute façon, tu préfère qu'on évoque le soleil et tous les petits bonheurs qui ont parsemés nos galères !

Nous sommes là autour de toi, pour te dire adieu avec la gorge nouée et des larmes au bord des yeux. Pourtant, même si je ne te vois pas, je sais qu'une petite voix qui était devenue frêle ces derniers temps, se moque gentiment de nous. Elle murmure  en souriant: «  Mais riez donc pauvres cons ! »

Oui, franchement papa, tu exagères !

Jusqu'au bout de ton voyage tu as été égal à toi même : Quelqu'un de digne qui ne se plaint jamais et toujours emprunt de cet humour particulier que nous aimions tant. Tu vas sacrément nous manquer !

En ce moment très précis, j'ai une pensée toute particulière pour tous ces gens qui t'ont entourés durant l'épreuve de la maladie :

Je remercie donc personnellement et en ton nom, Les infirmières et les Aides Soignantes du SSIAD de La Ciotat avec qui les relations étaient devenues amicales. En 10 ans, des liens se créent forcément et tu les as bluffées plus d'une fois!!

Je remercie, Annie, Patrice et Sylviane de Horizon Bleu qui ont pris soin de toi durant quelques jours, et qui m'ont permis d'avoir un peu de temps pour moi.

Je remercie toute l'équipe de Respect13 des soins palliatifs à domicile, qui m'ont apportés leur soutiens et qui étaient à l'écoute 24h/24

Je remercie également Corine, ta Coco celle avec qui tu partageait tes fous rires.

Je remercie toute la famille : mes oncles, tes frères, mes tantes, cousins et cousines qui ont toujours su apporter du réconfort dans les moments difficiles.

Enfin, je te remercie toi, d'avoir été le papa que tu étais.

 

 

26 août 2013

Il s'en va

soin palliatifs

Photo prise sur le net Auteur inconnu.
J'ai choisi celle-ci car elle illustre bien l'atmosphère                                                                                                                                                 qui régne auprès de papa : La vie qui s'en va près des siens...

 

 

C'est un été pareil à tant d'autre. Lourd et chaud sur la peau, mais étrangement froid dans ces instants où l'âme se détache peu à peu d'une chair meurtrie, qu'elle délaisse sans la moindre once de remord.
Étendu dans ce petit d'hôpital qui orne à présent le salon, je te regarde disparaître comme un petit glaçon qui fond. Ton poids plume qui ne fait plus écho à la force de ta jeunesse, me renvoi à l'idée que nous sommes trois fois rien en somme.
Tu étais le guerrier géant de mes contes d'enfant, l'invincible rempart contre les aléas et me me voici à souffler sur la flamme de ton souffle devenu court, pour qu'un instant encore, ta main reste au creux de la mienne... Et pourtant je ne te retiens pas.
Cette main d'os et de peau fine, qui se fait plus légère à chaque levé de soleil, cette main qui dit plus que tout ces silences qui sont devenus nos discours, je la tiens lorsque ta plainte mord tes lèvres fatiguées. Je suis à tes côtés, comme tu l'étais autrefois quand dans chagrins d'enfant, j'avais besoin d'être rassurée.
 Dans tes yeux aveugles, perle parfois une larme, car au delà de ce temps mauvais, nous gardons encore le goût de rire. Petite goutte d'eau salée aux saveurs des rires encore si présents, elle est la vie à elle toute seule, le bonheur d'un infini partage que l'oubli ne viendra jamais ternir.
Au delà de l'impuissance face à cette maladie qui n'en fini pas de gagner, il y a la vie qui persiste, les instants à partager. J'ai appris à lire dans tes sourires tous les messages que tes lèvres ont du mal dire.
Oui, je prendrai soin de moi.
Oui, je ne baisserai pas les bras.
Oui, je ne perdrai pas la lumière.
J'ai accepté, cet état de fait : ton voyage s'achèvera bientôt, mais nulle désespoir ne vient ébranler ma force, car debout j'affronte pour deux les tempêtes qui assaillent ton corps chaque jour un peu plus fort.
J'aurais pu fuir cette vision de la mort qui s'approche, mais je n'aurais pas supporter mon reflet dans le miroir, si je n'avais pas écouter mon cœur. Être là, me semble tellement naturel et étrangement cela me rend forte. Cette mort, que ce monde rend tabou, ne me fait plus peur. Elle est dans l'ordre des choses, elle fait partie de nous. Dès lors où nous poussons notre premier cri à la vie, c'est vers elle que nos pas nous entraine.
Bientôt, peut être demain qui sait, elle t’accueillera dans la paix et je serais là, à tes côtés. En attendant, la vie reste à vivre du mieux que tu puisses, alors profitons encore de chaque instant.

Je remercie :

  • L'équipe du SSIAD de La Ciotat : Ses aides soignant(e)s et ses infirmières qui chaque jour viennent pour les soins à domicile ( trop nombreux pour les citer tous )
  • L'équipe de Respect 13 qui apporte son expérience des soins palliatifs à domicile ainsi qu'une écoute et des conseils 24h/24h
  • Corinne, qui se débrouille pour venir à ses côtés dès que papa en ressent l'envie.
  • Les intevenants d'Horizon Bleu qui viennent prendre le relai pour me permettre de souffler un peu : Annie, Patrice et Sylviane
  • Mes filles, Victoria et Mary qui malgré leur chagrin et toute la gravité de l'instant, savent être très présentes auprès de leur papy
  • Mes oncles qui prennent le temps de lui apporter un peu de chaleur humaine, malgré leur propres préoccupations
  • Enfin, je voudrais remercier la Vie, qui lui a accordé quelques mois en plus sur le délai annoncé.
14 juin 2013

Le Corbeau & la Colombe

 

corbeau-et-colombe

Illustration prise sur le net - Auteur inconnu

 

Maître Corbeau, celui-là même dont on parla un jour et qui fort de son dépit s'en était allé cacher sa honte au plus profond d'un pays perdu, se retrouvait ce jour d'hui haut perché à la cime d'un pêcher.
Sa mine dépitée, la plume pareille à celle du geai gélatineux qu'en vers on fredonne, il laissait vaguer son œil tout aussi noir sur le vert de la prairie.
Corbeau, était pris d'un blues sismique qui lui retournait les tripes!
Il n'avait plus la force de voler et se demandait «Vivre ou mourir, quelle voie serait-il bon d'emprunter?»
Son état durait depuis quelques lunes et l'oiseau mal luné commençait sérieusement à donner des signes de décrépitude, quand survint un événement inespéré!!!

Blanche Colombe, que d'aucun reconnaîtrons comme celle dont il est question dans une nommée Genèse, se plaisait à voleter joyeusement sur le fil du vent. Elle pouvait parcourir ainsi de nombreux miles et cents sans se fatiguer aucunement. Ce qu'elle préférait par dessus tout, était, sans une seconde douter, atteindre le coton moelleux et humide des gros nuages blancs qui roulaient sur l'horizon. La blanche oiselle était de celles qui jamais ne désespèrent qui en demain serein croient sans méfiance.
A la voir ainsi, chacun s'émerveillait de tant d'assurance et certains allaient même jusqu'à envier son insouciance. Oui, c'était tentant! Mais c'était sans compter sur un événement désespérant!!!

Ce jour là, il semblerait que c'était un après midi de printemps, la campagne était calme, le soleil brillait, un semblant de paradis en somme! Seuls quelques petits nuages d'une blancheur virginale animaient le ciel de leur lente parade. Corbeau du haut de son pêcher, comme à son habitude, se lamentait sur lui-même, quand il aperçut à la traine des nuages, un petit point blanc qui faisait des zigzags dans le vent. Intrigué, il ajusta sa visée et quelle ne fut sa stupeur quand il se rendit compte qu'il s'agissait d'un oiseau d'une telle blancheur qu'il crut voir des étoiles sur la nuit de ses pupilles!!
Libre comme l'air, Colombe surfait sa joie de vivre en haute altitude, décrivant à l'envie, tourbillons et piqués. S'enivrant des courants ascendants, elle allait bec ouvert sourire à la face brûlante du soleil.
La valse joyeuse captiva l'attention de notre Corbeau névrosé, si bien qu'il en oublia de pleurer. Sa vie lui parut moins morose dès lors qu'il osa garder l'œil ouvert. Ainsi passa une heure, puis deux....
Là haut, Colombe s'enivrait de plaisirs, respirant l'odeur de printemps, goutant avec légèreté à la caresse du vent. Drapée dans son insouciance, elle se croyait invincible.

C'est alors que cela est arrivé!!!

Survenant d'on ne sait où, est venu l'orage foudroyant. Un tumulte comme nul autre pareil renversa l'ordre des choses: Ainsi volèrent en éclats la carapace d'un misérable Corbeau et la naïveté d'une Colombe aussi blanche soit-elle!
A croire en la gentillesse du monde, l'oiseau blanc ne s'était pas méfié que sa route dorée pouvait cacher des dangers. Cet être d'espoir et de paix, dénué de toute agressivité n'était tout simplement pas capable d'imaginer le pire. Lorsque dans les plis de l'orage, elle aperçu le visage de ce qu'elle pris pour un Ange, elle n'avait aucune conscience d'aller à sa perte.
Le visage lui sourit, la Colombe frémit.... Elle succomba!!
Cet état entre Ange et Démon ne dura que le temps d'un souffle court et sans crier «garde» ce qu'elle pris un temps pour un Ange de douceur, lui transperça le cœur d'une aiguille froide et indifférente avant de rejoindre les limbes qui étaient sa demeure.
Des perles de rosée au coin de ses yeux clos, Colombe perdit l'usage de ses ailes et au pied du pêcher vint s'échouer telle la misère incarnée.
Corbeau, que la scène avait intriguée, la vit tournoyer lentement des nuages jusqu'au sol et lorsqu'elle fut posée sur la mousse qui avait pris quartier au pied de son arbre, quitta son refuge pour descendre jusqu'à elle.

Était-elle morte ? Pouvait-on mourir ainsi de désillusion ?
Du pointu de son bec il tenta une approche délicate afin de s'assurer de l'état de l'oiselle. A ce contact furtif, Colombe frémit d'un léger soubresaut entre crainte et curiosité. Qui donc se permettait d'approcher de si près son désespoir ? Elle ouvrit un œil humide puis deux et s'étonna en voyant l'oiseau aux plumes couleur de nuit, qui penché sur elle, cherchait à comprendre ce qui avait provoqué sa chute si soudaine.

Sur ses gardes, Colombe lui raconta sa vie d'avant. Cet immense espoir qui cognait en elle et qui l'avait porté jusqu'à ce triste après midi de printemps. Cette façon qu'elle avait alors, de croire que tout n'est que beauté et lumière. Cette rencontre avec un Ange qui n'en était pas un. Ce désespoir qui l'avait envahie quand le glaive de la trahison lui avait transpercé le cœur. Et puis sa chute interminable dans le vide jusqu'à se rendre compte que même ses ailes pouvaient lui faire défaut.

Corbeau écouta . Corbeau vibra de compassion. Corbeau s'aperçut qu'il comprenait ce que Colombe ressentait et à son tour se confia. Il se souvînt de sa vie d'avant, de cette arrogance d'alors qui lui sifflait des bouffées de « moi je » jusqu'à en être insupportable. Il se souvînt aussi de sa déchéance quand au plus fier de son état on lui fit perdre sa superbe ! Corbeau avait souffert un temps si long jusqu'à cet instant, où d'une simple rencontre, il pu ôter le voile d'un compromis : vivre c'est aussi faire preuve d'humilité, d'avouer ses erreurs et faire en sorte que le chemin qu'il reste à parcourir soit le plus juste possible, un peu comme le funambule sur son fil, pas plus fragile que trop fort, juste en équilibre !

S'il devait y avoir une morale à cette histoire, elle serait sans doute un message adressé à ceux qui se croient protégés des revers. Soit comme le fit Corbeau, parce qu'ils foncent dans leur vie sans se soucier de l'impact de leur comportement. Ne pensant qu'à eux-même et faisant fi des blessures qu'ils laissent à leur traîne. Soit à l'instar de Colombe, parce qu'ils croient que le monde n'est qu'enchantement et éternel bonheur. N'imaginant pas une seule fraction de seconde que le mal existe et qu'il les attends tapi dans l'ombre.

La vie est un compromis entre Ombre et Lumière sur lequel l'humain se promène. Il ne tient qu'à lui de garder l'équilibre pour ne pas basculer dans l'un ou dans l'autre. Ainsi, le funambule avance jusqu'au terme de son voyage.......

 

Valérie Pes

Texte sous copyright : Sceau1

 

 

 

 

 

 

25 mai 2013

Oh Lucy !

lucy

Illustration trouvée sur le net " Objetifs Terre" => Ici 

 

 

Oh Lucy, entends-tu palpiter cette humanité qui est tienne ?
Tes enfants sont devenus fous, ont perdus toutes tes valeurs,
Dans les méandres du profit, ils courent à grande vitesse
Dans des chevaux et des oiseaux de fers, toujours plus loin !

Oh Lucy, qu'il était doux le temps où ton ventre arrondi espérait !
Tes saisons respiraient au rythme lent des prémices de l'humanité.
Tu n'auras jamais connaissance de ce qu'ils sont capables aujourd'hui,
Tes yeux n'ont vus en eux qu'espoir et bonté, amour et humilité.

Oh Lucy, entends-tu les larmes de certains d'entre eux ?
Ces enfants cherchent le chemin vers la route que tu leur traças,
Ils espèrent retrouver l'essence de ce qu'être humain veut dire ;
Dans leur cœur brûle la genèse, d'un monde d'Emerveille.

Oh Lucy, qu'elle était belle la terre que tu foulais de tes pieds nus !
Le vent savait nourrir tes rêves, portant ton message au delà des temps
Tu regardais grandir tes enfants avec amour, tu espérais tant pour eux,
L'avenir tenait entre tes doigts et tu leur donna le meilleur.

Oh Lucy, qu'ont-ils fait de tout cela, dans leur course à l'envie ?
De batailles en carnages, de profits en dépits ils sont ivres,
Ils ont oublié l'essentiel, ils marchent en solitaires dans le vide,
Toujours plus loin, toujours plus bas à la quête de quoi ?

Oh Lucy, dis leur combien tu les aimais, combien ils sont tiens !
Rallume la flamme vive, pour éclairer leur trop longue nuit,
Afin qu'il ne dérivent infiniment sans jamais savoir guérir,
Ose espérer encore, qu'ils retrouvent le chemin de la vérité.

Oh Lucy, petite mère fragile des temps lointains
Oh Toi, si peu, si tant à la fois
Toi qui en ton ventre enfanta
Trois millions d'années jusqu'à moi
A Toi, je pense dans mes souffles courts
A Toi, je danse dans mes rêves utopiques
Oh Lucy, la bienveillance de ton regard me manque
Oh Lucy, je suis si seule parfois au milieu de cent
Moi qui suis si peu, si tant
Que puis-je pour qu'ils entendent ta voix ?

 

Valérie Pes

Texte sous copyright  Sceau1

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